Millenium: Mara ou Noomi?

Synopsis Officiel

Mikael Blomkvist est journaliste économique dans le magazine Millenium. Condamné pour diffamation, il décide de prendre de la distance avec sa vie et son métier. Mais Henrik Vanger, grande figure de l’industrie suédoise, fait appel à lui afin d’enquêter sur un meurtre non élucidé, celui d’Harriet Vanger, nièce du grand homme et disparue à l’âge de seize ans. Au cours de ses recherches, Blomkvist se rend compte que La famille Vanger semble cacher bien des haines et des secrets. Dans le cadre de son enquête, le journaliste est amené à rencontrer Lisbeth Salander. La jeune femme de vingt-quatre ans possède un don exceptionnel, celui de découvrir des informations introuvables. Tous deux vont être amenés à se croiser dans une enquête qui va révéler beaucoup plus que ce que chacun aurait pu imaginer…

Musique d’introduction géniale. Une reprise d’Immigrant Song au féminin, qui donne l’impression que Lisbeth Salender va surgir de l’écran. Il suffit de regarder la séquence d’introduction cyberpunk pour voir que le film sera sombre dans son graphisme. Une habitude pour les habitués des films précédents de David Fincher. Par exemple, l’arrivée à Hedstad pourrait faire penser à un remake de The Shining de Stanley kubrick, tant elle a un aspect anxiogène.

Dans la version 2012, la trame du livre de Stieg Larsson est conservée, bien que plus limpide et ciselée de façon chirurgicale. On observe la conservation du coté ironique et acerbe de stieg larsson face aux facistes, taclant la « liberté » tant défendue par les nazis. Ceux qui ont un peu lu la vie de l’auteur connaissent son mépris à l’égard des extrêmes. Dans cette nouvelle mouture de « The girl with the Dragon tattoo », le personnnage de la hackeuse Lisbeth Salender est mis en avant.

Le visionnage

Il y a l’étrange impression de regarder le pilote d’une série US cru 2011, c’est-à-dire un réalisateur de film réputé qui lancerait une série avec des acteurs connus. Cette impression est renforcée par la maniaquerie de David Fincher avec son découpage/montage chirurgical du film. Un processus erratique, assez elliptique qui nuit, un peu, à la compréhension de l’histoire pour qui n’a pas lu/vu les moutures suédoises. Ces dernières sont plus crues et en même temps, beaucoup plus psychologique. La menace d’envoyer Lisbeth à St Stefan, un institut psychiatrique, est y beaucoup plus violente que ce que suggère le film de Fincher. Le réalisateur américain apporte une violence esthétique, directe et graphique. A ce très bon pilote, il manque le côté « average joe », anonyme. Un Daniel Craig qui fait penser à un James Bond pendant la scène d’amour, c’est dommage. Sinon le reste du casting sied à merveille le film. Rooney Mara irradie l’écran en punkette gothique à fleur de peau, quoi que trop « sensible et tendre » dans son interprétation. Et une mention spéciale pour Stellan Skargard. Détail interessant, la version de 2009 par Niels Arden Oplev, était un film produit comme une mini-série TV.

Les Grandes divergences:

Le Mikael Blomkvist de Daniel Craig, sobre et effacé, est plus un flic qu’un journaliste d’investigation. Le journalisme semble être un prétexte, au contraire de la version romanesque ou suédoise. Mikael Blomkvist est décrit comme ayant une patte littéraire marquée et louée par ses confrères dans les anciennes adaptations. De plus, le destin du journal Millénium est sous exploité chez l’américain Fincher, ce qui est dommage, vu que sa version est un poil plus longue que la version de 2009.

La réalisation de 2012 se focalise sur la relation ambigue entre Lisbeth et Mikael. La (trop) belle Rooney Mara y campe une Lisbeth fragile, instable, parfois tendre, qui se laisse séduire par le charme d’un Mikael. Sa sexualité ne semble pas si trouble, une sorte d’hétéro avec quelques touche de bisexualité.
La Lisbeth de Noomi Rapace est une écorchée vive, un esprit libre que rien ne peut dompter, y compris Mikael. D’ailleurs, la Lisbeth de Larsson, et de la version suédoise, est celle qui chevauche Blomkvist, c’est elle qui domine. Elle a de l’essence dans les veines, et craque sa vie comme une allumette. Il ne faut pas oublier que le personnage est dégouté des hommes, préférant une bi-sexualité douteuse. Jusqu’à ce qu’elle se prenne de tendresse pour Mikael. Détestés par tous, ils s’unissent. En comparaison, Noomi Rapace délivre une version plus crade, plus punk et donc moins politiquement correcte que Mara Rooney. Il faut néanmoins noter que les héroines partagent une ressemblance physique, et pas seulement lorsque grimées en Lisbeth.
Il semble que mon analyse diffère un peu des autres critiques (Studio live).

Parti pris de David Fincher, la Bible du tueur serait catholique. Le best-seller est cité dans le livre et les films pendant le rituel du tueur, mais pourquoi diable David Fincher s’acharne à voir des catholiques partout? La religion majoritaire en Suède est un christianisme luthérien. De plus, c’est l’Ancien Testament qui est cité, les mêmes prophètes que dans la Torah . Peut être est ce plus commode de parler de catholicisme quand il y a des nazis dans le coin…

Plan majeur, la scène du tuteur diffère, ainsi que la représentation du sexe forcé. Là où David Fincher reste dans le graphique, voire distant malgré la nudité; la version de 2009 s’inscrit dans la peau, à mesure que Lisbeth est violée. Certes, Oplev enchaine les plans larges, statiques, insistant sur la souffrance de Lisbeth; l’américain privilégie les plans sophistiqués, dans la suggestion et le vicieux de la situation. Certains loueront la BO de Trent Reznor et Atticus Ross, je dirais juste que Fincher maitrise l’utilisation, pas toujours évidente, dans les moments où l’adrénaline est nécessaire. (Après c’est juste du bruitage, et c’est moins bien que pour The social network). J’aimais les cordes de Jacob Groth, et elles collaient à merveille dans le score créé pour Niels Arden Oplev, soutenant la souffrance de la rageuse Noomi Rapace et les interrogations de Michael Nyqvist.

La fuck scene est mémorable pour un film USA, par sa nudité intégrale, et certains cadrages. L’alcool y est abondamment consommé et les cigarettes aussi. Parce que le cadre du film est en Europe? En tout cas, la course poursuite finale est très américaine, ainsi que l’instabilité de Lisbeth passe par un Happy Meal de Mc Donalds…Sinon les plans de l’île d’Hestad, la propriété foncière des Vanger sont presque les mêmes dans les deux films.

La fin intrigante, pour les deux films, diffère selon les réalisateurs. Mais je ne vous en dirais pas plus!

J’avoue que mon amour reste pour la Lisbeth de Noomi Rapace… Mais j’ai aussi hâte de retrouver Rooney Mara dans la peau de Miss Salender très bientôt.

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