Comment Hervé Kempf détruit votre moral

Lecteurs, lectrices, humains. Si vous êtes déprimés, un conseil : ne lisez SURTOUT PAS Comment les riches détruisent la planète, d’Hervé Kempf. Il va vous démolir le cerveau jusqu’à la moelle, vous rendre dépressifs, bref, vous conduire au suicide. Si vous ne l’êtes pas et que vous vous posez des questions au sujet de la santé actuelle de la planète, dans le domaine politique, économique ou écologique, vous y êtes autorisés. Mais je ne vous garantis pas que vous soyez totalement immunisés contre un cafard soudain.

Hervé Kempf a décidé de vous déstabiliser en deux temps : d’abord en affirmant que la pollution est à un stade si avancée que nous ne pouvons plus rien y faire. Toutes les espèces vont mourir, y compris l’espèce humaine, bien sûr, seule fautive de ce chaos. Dans un second temps, il rappelle à l’innocent lecteur, déjà déprimé, à quel point l’inégalité mondiale entre les riches et les pauvres est grande. Le livre se concentre autour d’un même et accablant sentiment : le pessimisme. Après de multiples constats sinistres sur la situation mondiale actuelle, Hervé Kempf cherche ses cibles. Riches, classes moyennes, capitalisme, pays occidentaux… tout est épinglé, personne n’est épargné. Il ne fait même plus appel à une quelconque réaction de votre part, puisque tout est déjà fichu. Vous êtes découragés ? Ce n’est que le début. Selon l’auteur, il est même question d’essayer de « maintenir les possibilités de la vie humaine sur la planète. » C’est dire… Les seules solutions qu’il propose pour changer les choses relèvent plus d’une chimère que de projets faisables : « entretenir une relation riche avec la nature, coopérer avec les humains, affaiblir les puissants »… Il est temps de convoquer le grand Yaka !

Tremblez mortels !

Le but ultime de Hervé Kempf est de fait peur au lecteur. Grâce à sa 1ère arme, le défaitisme, il l’attaque sans pitié avec des termes tels que « gravité de l’heure », « alarme », « désastre », « temps de crise durable et catastrophes possibles ». Des listes interminables de chiffres, de citations d’économistes et de statistiques vous accablent et dévoilent un réalisme à vous faire froid dans le dos. La prise de conscience est brutale. Le livre devient un miroir dans lequel vous êtes obligé de vous regarder : vous êtes un monstre. « Les sociétés humaines ont quitté un état sauvage et paisible pour un état de rapacité brutale ». Tout est dit. Le lecteur a désormais peur de soi-même. Hep, revenez, Hervé Kempf n’en a pas fini avec vous. Il clame des phrases plus choquantes les unes que les autres : « La planète Terre connaît en ce moment même la sixième crise d’extinction des espèces vivantes qui lui soit advenue ». La sentence est tombée : nous allons tous mourir.

Le bout du tunnel

Après avoir achevé le lecteur, Hervé Kempf se remet en question et réalise qu’il y est peut-être allé un peu fort. Voici donc, pour vous lecteurs, en exclusivité, quatre pages d’optimisme ! Il semble que l’auteur ait tout effacé, afin de vous présenter un nouveau tableau, beaucoup moins noir que la presque totalité de son livre… Tout d’un coup, des côtés positifs de notre situation actuelle apparaissent. Ils sont, évidemment, beaucoup moins nombreux que les points négatifs : « Les émissions atmosphérique de polluants ont été fortement réduites. La consommation d’eau se stabilise. » C’est peu, mais vous vous en contentez. L’auteur s’amuse même à créer un petit dialogue entres des personnes concernées par ces problèmes, afin de nous faciliter la lecture. Avec tout ça, il est impossible de connaître l’avis personnel de l’auteur. Pessimisme aigu ou simple mise en garde ? Le mystère reste entier.

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