Lorsque Jamie, chasseuse de têtes à New York, tente de recruter Dylan, un directeur artistique de Los Angeles, tous deux s’aperçoivent vite qu’ils sont sur la même longueur d’onde. Leur premier point commun est d’avoir totalement renoncé à l’amour, auquel ils ne croient plus, pour se consacrer uniquement au sexe. Dylan s’installe à New York, et tous deux commencent à sortir ensemble régulièrement, convaincus que l’amour est un mythe. Ils sont heureux de cette relation adulte, seulement basée sur le physique. En expérimentant le « sexe entre amis », ces deux célibataires sans attaches pourront-ils éviter tous les pièges qui les guettent ? Ces adultes blasés des promesses trompeuses trop entendues dans les comédies romantiques vont être surpris par la tournure que leur relation risque de prendre…
Quitter LA pour NY, c’est comme quitter la Côte pour Paris. C’est ce que s’apprête à faire Dylan (Justin Timberlake) pour travailler à GQ. Jusque là, rien de compliqué. Sauf que c’est Jaimie (Mila Kunis), une chasseuse de tête qui le pousse à se dépasser et accepter cette offre d’emploi. Avec elle, la vie est surprenante, et les petites habitudes de Dylan sont mises à l’épreuve. Jaimie se comporte tour à tour comme une niçoise et une parisienne. Son plaisir, c’est traverser au feu vert, mais aussi boire son café préféré. C’est une femme qui fait ce qu’elle veut quand elle veut, comme enfreindre un peu la loi pour aller contempler les étoiles du haut d’un building, et par la même occasion, ne plus avoir de réseau cellulaire : la tranquillité par excellence. Et en plus de la crudité verbale, elle a bien flashé sur Dylan et lui fais la visite de NY en tant qu’habitante du cru.
Une fois le poste accepté, le bonus touché, commence la grande question de l’amitié homme-femme. Mais là, aucun risque qu’ils tombent amoureux, puisqu’ils sont potes, et se comportent comme tels. C.F. la scène des bourrés qui se font des farces avec un stylo. On peut aussi se mater un film romantique en déclarant que l’on peut tirer un coup comme on joue une partie de tennis : on se serrant la main à la fin, avant de retourner à ses occupations. On jure de rester amis, quoi qu’il advienne, juste du sexe, et ce sur la bible d’une app ipad. Sexe & religion, pas besoin de s’inquiéter de fâcher le bon dieu ou de penser mariage ainsi je suppose.
Il faut préserver l’amitié, là ou tout le reste du monde voit un couple. Comment faire ? C’est ce que propose ce film. On peut se raconter sa journée, le métro, le sandwich qui pue pendant que l’on fait l’amour par exemple. Se congratuler virilement devant un match de football US. C’est aussi l’occasion de voir des situations bien cocasses, et surtout pas très classes. [Pisser en érection, ce n’est pas toujours facile.] Puis arrive la période de remise en question de cette amitié avec bénéfices : il est temps de se trouver quelqu’un avec qui vivre, tomber à nouveau amoureux sans détruire une belle amitié. La pellicule part sur de la comédie sentimentale classique. Et le retour à la franche amitié virile, mais après « le sexe sans émotion, l’émotion sans le sexe ». Le WE de la fête nationale se profile, Jamie se laisse convaincre par Dylan de partir avec lui à LA, faute de mieux, et pour le soutenir face à sa famille. Ce à quoi ne s’attendait pas Jamie, mis à part la famille un peu allumée, c’est le panorama super romantique, avec la maison sur la plage.
Sans démordre des clichés de ces comédies, nos héros passent par les phases d’amitié, rupture pour cause de « tomber amoureux » et respect d’un pacte d’amitié. Les parents, avec leurs histoires foireuses et leurs regrets, sont là pour empêcher leurs enfants chéris de faire les mêmes erreurs.
Et si cette amitié que Jamie et Dylan recherche ne serait finalement que la confiance et le partage d’un couple véritable, hors du stress du boulot-metro-dodo ? Certes, ils vont devoir passer par là, mais on y passe tous. C’est à eux de se construire leur jardin secret, un paradis perdu où le couple se retrouve quand la pression du quotidien est trop forte. Oui, c’est un peu idéaliste, mais il faut bien rêver, non ? Ne vous en faites pas, vous regardez bien une comédie sentimentale, alors vive le Happy end !
La réalisation de Will Gluck est assez conventionnelle, et sert bien le film. L’image est bonne et le casting sympa. Mila Kunis fait la charretière sexy qui rêve de vivre dans un film romantique. Justin Timberlake est parfait en gendre idéal qui se prend pour George Clooney, qui ne fait que s’envoyer en l’air et travailler. Woody Harrelson joue le rédacteur sportif homo, vive l’ambiguïté et le cliché du gars qui aime les pectoraux et les fesses huilés. Il donne aussi des conseils sur l’amour, et cela dit, Harrelson l’interprète très bien, et arrive à faire rire de cette situation si clichée. Patricia Clarkson est l’incarnation de la mère fêtarde et à côté de ses pompes, qui s’incruste dans la vie de sa fille, sans lui demander son avis. Richard Jenkins est aussi très bon dans le rôle du père de famille divorcé qui a Alzheimer, entre gravité et comique. Caméos de Jason Segel, Shaun White and Rashida Jones.
On pardonnera les maladresses des séquences émotion, pour se concentrer sur la bonne humeur des interprètes. Le duo Timberlake – Kunis semble s’en donner à cœur joie pour notre plaisir. Le film plaira aux névrosés, aux midinettes et peut être aussi aux réfractaires des comédies sentimentales sans sexe. Les scènes de sexe sont tournées de façon habile et restent dans l’esprit du film. Vous savez très bien pourquoi visionner ce film, ce n’est pas pour voir un film ‘art et d’essai, ou quelque chose de renversant : juste pour passer un bon moment. Une visite touristique améliorée, une amourette de jeunes adultes de maintenant (smartphone etc..), et une gaieté servie par un duo d’acteurs drôles et sexy. What else ?
Depuis le 11 janvier 2012 en DVD.
Date de sortie: 7 septembre 2011 (1h 49min)
- Réalisé par Will Gluck
- Avec Justin Timberlake, Mila Kunis, Patricia Clarksonplus
- Genre Comédie, Romance
- Nationalité Américain