Mavis Gary, 37 ans, écrit des romans pour ados. Après l’université, elle a quitté sa ville natale, petite bourgade de province typique du Midwest américain dans laquelle selon ses propres mots « tout le monde est gros et con ». Derrière l’apparence d’une femme belle, indépendante et qui a connu la réussite en venant s’installer à Minneapolis, se cache une ado attardée, à l’image des personnages des livres qu’elle écrit.

La réception du faire-part de naissance de la fille de son petit ami de fac – très certainement son premier amour – va chambouler son quotidien empli de la banalité qu’elle espérait pourtant avoir fuie en venant s’installer à Minneapolis. Persuadée qu’il est l’homme de sa vie et qu’elle est la femme qu’il lui faut, elle décide donc de retourner dans sa ville natale pour le reconquérir. Mais rien ne va se dérouler comme elle l’espérait, et  elle ne réussira qu’à sombrer dans l’alcool pour épancher sa déception et son amertume. C’est en fait au travers d’un ancien camarade de classe de fac qu’elle ignorait totalement à l’époque qu’elle va mûrir et surmonter la dépression dont elle souffrait.

Charlize Theron campe à merveille cette ancienne « plus belle fille de toute la ville », beauté aussi bien déchue que déçue. L’intérêt de ce film repose sur un sentiment que l’on a tous ressenti voire vécu : tenter de retrouver et de revoir son premier amour, persuadé qu’en fait le premier était le bon. Mais à l’image de la trame et pour reprendre les mots qui ponctuent la fin du film et du livre qu’elle écrit, « certaines personnes doivent souffrir pour guérir ».
Et tout comme le personnage principal de son livre – qui s’avère en fait une autobiographie déguisée – Mavis parvient à aller de l’avant en réalisant que ses plus belles années sont devant elle, a contrario de ce qu’elle pensait avant de revenir dans sa bourgade d’origine.

Young Adult de Jason Reitman avec Charlize Theron, Patrick Wilson, J.K. Simmons