Matt Skiba & the Sekrets: une visite de « Babylon »

Alors que les fans d’Alkaline Trio attendent une nouvelle offrande du groupe de Chicago, le chanteur et guitariste du groupe part dans une nouvelle escapade solo qui porte son nom: Matt Skiba and the Sekrets. Leur premier album est Babylon et sort le 8 Mai 2012.

Matt Skiba s’entoure pour cet opus solo des Sekrets, avec un K comme dans son nom. Les sessions jams devaient être sympas car le bassiste n’est autre que Hunter Burgan de AFI, le batteur Jarrod Alexander de My Chemical Romance et le guitariste Wes Borland. Néanmoins, lorsque l’on pense à l’explosion musicale de tous ces groupes, on constate la maitrise et la maturité de ce LP de Matt Skiba. Certainement parce qu’ils sont juste un backing band, juste là pour jouer des morceaux quasi composés. Ils arrivent tout de même à imposer un petit quelque plus sur les compositions de Matt Skiba.
On reconnait le style Skiba de loin, des riffs et des gros refrains pop-punk, avec toujours des paroles sombres, d’amour et de vie. La nouveauté n’est pas ce qui l’étouffe, mais il le fait avec maitrise et confiance. Et qu’importe la nouveauté, ce qu’il fait est très bon, et lui correspond parfaitement.
Matt Skiba a eu de nombreux héros, mais David Bowie et Robert Smith des Cure sont ses préférés. D’ailleurs, une vibe new wave parcourt Babylon, entre The Cure et The Damned. Cela nous rappelle un peu l’amour avoué pour Robert Smith par Tom Delonge de Blink 182. On se souvient de quelques morceaux de l’album de 2003 « Blink 182 » qui se démarquaient du pop-punk usuel. Ou encore les superbes compositions d’AFI, eux aussi très inspirés par les groupes new wave.

Quant aux chansons, « Voices » attaque l’album en force avant que les fortes guitares laissent la place à une ambiance plus atmosphérique. Suit « All Fall Down » et son énergie communicative, est le parfait exemple d’une chanson Alkaline mais avec la vibe Sekrets. « Luciferian Blues » poursuit dans la même veine, avec l’un des refrains les plus entêtants et des paroles très imagées. « Haven’t You » est mon morceau préféré, vraiment très Robert Smith, avec la touche Skiba parfaite. La preuve, à l’instar de Blink 182 ou AFI, que le punk-rock peut être influencé par la New Wave. « The End of Joy » a des touches de piano pour ajouter à l’émotion qui monte crescendo du morceau, et les harmonies claires des couplets en font une petite perle. Parfaite chanson pour poursuivre, « You », est la première lovesong de Skiba. Avec sa touche féminine dans les refrains, on ressent la présence du fantôme d’une femme que l’on aurait aimé. L’émotion est à fleur de peau. Et certainement mon second morceau favori. « Olivia » repart dans les ténébres, Skiba y scande le nom d’Olivia. On est entrainé et en même temps, un peu effrayé par cette figure absente. « Falling in the Rain » fait du bien juste après. Le son electronica 80’s détonne avec le reste de l’album, et apporte ce petit côté doux-amer d’une chanson très Depeche Mode. Les synthés semblent venir de l’Autre monde, avec une douce mélancolie. C’est certainement sur celle là que le plus de risque a été pris. « How the Hell Did We Get Here? » semble nous questioner sur notre écoute de Babylon. Avant- dernière chanson, elle retourne aux grosses guitares, avec une montée exponentielle du sentiment de révolte. « Angel of Deaf » se démarque . Dernière chanson, la voix de Skiba brille sur cette chanson qui semble unplugged dans son approche semi-acoustique. La chanson y gagne en profondeur et en émotion. La fin de l’album y trouve une conclusion poignante et honnête.
Petite critique : On pourrait regretter le manque de matériel pour écrire, mais c’est sans compter sur le talent de Matt Skiba, et sa capacité à bien s’entourer.

Babylon est la parfaite exposition des talents de Matt Skiba, et devrait encourager ceux qui ne connaissent son œuvre à se plonger dans ses escapades solos ou son groupe Alkaline Trio. Je ne sais pas pour vous, mais j’attends déjà la suite avec impatience. C’est vrai, non ? 10 chansons pour 37 minutes, c’est un peu court quand le plaisir est là !

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