Jimmy P. raconte l’improbable rencontre entre deux hommes: Jimmy Picard (Benicio Del Toro), un indien Blackfoot qui a combattu en France lors de la seconde guerre mondiale et Georges Devereux (Mathieu Amalric), un ethnologue et psychanalyste français.
Le théâtre de cette rencontre est l’hôpital militaire de Topeka dans lequel Jimmy a été admis suite à la contraction de différents symptômes (vertiges, cécité temporaire et perte d’audition). Le diagnostique de schizophrénie tombe, mais le doute plane sur ce patient atypique. C’est dans ce contexte que Georges Devereux arrive à Topeka suite à la demande de la direction de l’hôpital.
Réalisé par Arnaud Desplechin, ce film a été présenté en compétition lors du 66ème festival de Cannes. Le scénario est directement inspiré de l’ouvrage éponyme de Georges Devereux. C’est entre autre cela qui donne au film cette touche d’humanité qui ne laisse pas le spectateur insensible. Le duo d’acteurs est excellent et le tout parfaitement orchestré. Benicio Del Toro offre un jeu tout en finesse, montrant une retenue et une forme de grâce qui le rendent parfait dans ce rôle. Mathieu Amalric est unique, y compris quand il incarne Georges Devereux, enjoué et lumineux. La mise en scène intimiste fait nous fait entrer au coeur des méandres de la vie intérieure de Jimmy, cet homme qui évoque l’inquiétante étrangeté / familiarité dont parle Freud. En effet, cet homme, parfait visage de l’étranger, est cet autre qui est un peu nous-même. Cet homme, c’est tous les hommes. Son histoire, c’est celle de l’humanité. La beauté et la force de ce film résident dans la magie de la rencontre dont il est question; une rencontre au sens psychanalytique du terme car elle modifie les deux protagonistes. Un effet décuplé sur son action sur le spectateur qui ne peut pas ressortir du film comme il y est entré.
une critique de S. D.