Gibraltar prête son nom au film de Julien Leclercq. Ce « territoire de trafics et de convoitises » donne lieu à une histoire inspirée de faits réels. Au coeur du récit, Gilles Lellouche campe un informateur de la douane française, dont l’émissaire est incarné par Tahar Rahim. Malgré la promesse d’un suspense intenable, cristalisé par la catchline « toujours mentir, jamais trahir », le thriller s’avoue sans surprise.
Marc Duval, joué par Gilles Lellouche, croule sous les dettes causées par son voilier et son bar. Désireux de donner une meilleure vie à sa famille, il franchit le pas et accepte d’être « aviseur » pour la douane française. Au début, la tâche semble facile mais très vite l’engrenage est dévoilé. Les petits trafics cachent toujours les plus importantes magouilles.
Le scénario est intéressant mais terriblement fade. L’ambiance thriller ne manque pas et nous étouffe même parfois un peu trop. Les scènes qui montrent Marc Duval pris au piège sont un peu fouillis. A l’image de l’état d’esprit dans lequel l’homme se trouve. Ainsi, on repense à une sorte de « Möbius » – copyright. Quelques hommes louches dans un salon s’entretenant dans une langue étrangère.
Gilles Lellouche voit sa carrière monter. C’est un fait. Ce film le maintient dans ses « bons » rôles. Mais rien de transcendant. La performance de Tahar Rahim est discutable. Il semble un peu mou, comme effacé. On s’aperçoit à la fin tout l’intérêt de ce jeu regrettable. Tout prend alors son sens. Le dénouement du film le sauve clairement. Pour une fois les Français montrent la vie telle qu’elle est : c’est chacun pour soi. Le sujet des trafics à Gibraltar, des guéguerres entre douanes française, britannique ou encore canadienne sont bien menés. Dans l’ensemble, les acteurs font le job. Au final un thriller à la française, sans réelles surprises. Trop lisse.