Thomas Livolsi: « Le court métrage, c’est la meilleure école »

La 13e édition d’ Un Festival c’est trop court   a eu lieu du 15 au 20 octobre 2013 à Nice. Thomas Livolsi est étudiant à l’Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle (ESRA) à Nice. Il a fait parti du jury étudiant du festival. Le jeune homme revient sur l’importance du court métrage et sur son expérience de jury.

 1 – En quoi trouves-tu les courts métrages efficaces ?

Ils sont efficaces pour la seule raison que dans la société où l’on vit, le temps est un luxe que peu de gens peuvent s’accorder. Tout le monde est pris dans son train-train quotidien et peu de gens ont le temps ou le plaisir de regarder un film qui dépasse les 2h. Le court métrage est une source d’inspiration infinie car conçu sur des idées plus que des histoires. Ce sont des concepts qui doivent pouvoir se reprendre en long métrage et des prototypes à ne pas rater. Bref, un court métrage à tout pour plaire, malheureusement cela ne rapporte pas grand-chose.

2 – Cela ne rapporte pas grand-chose financièrement mais c’est un bon moyen de se faire un réseau …

Oui. Il faut d’abord former une équipe que l’on ne pourra pas payer, prendre des acteurs que l’on pourra à peine défrayer, appeler un ami pour composer la musique du film, c’est très familial et ça permet d’avoir de vraies relations avec les personnes avec qui on travaille. On sait très bien qu’un court métrage n’aura aucun rendement économique mais qu’il sera un tremplin pour nos réseaux professionnels. Il sera surtout une carte de visite de notre équipe dans tous les festivals pour prouver à un producteur qu’avec trois francs six sous on est capable du meilleur, enfin en tout cas dans un monde cinématographique utopique. On croise les doigts.

3- Qu’est ce que cela t’apporte d’en écrire ?

C’est un exercice indispensable, je pense, pour débuter dans le cinéma. On doit toujours tout restreindre, ça nous oblige et nous apprend à aller vers l’essentiel. Au début, on a toujours envie de s’étaler, de prendre son temps pour raconter une histoire entière mais lorsque l’on a la contrainte du temps et de l’argent, on doit avoir les pieds sur terre. C’est ça le court métrage, ça doit raconter une histoire en très peu de temps. Alors, du coup, ce n’est pas les mêmes codes qu’un long métrage. Ici on compresse tout dans un petit format et ce qui sera compréhensible en 1h30 doit l’être en 15 minutes. Donc on apprend à mettre en scène sans fioritures. Les plans sont extrêmement travaillés et ont tous une signification pour l’histoire et le film, ils racontent quelque chose et sont minutés à la seconde près. Le court métrage, c’est vraiment la meilleure école.

4 – Quelle est ton expérience en tant que réalisateur de court métrage ?

Je suis étudiant en 3ème année à l’ESRA Nice Côte D’Azur en option mise en scène et lors des dernières années, je n’ai pas eu l’occasion de réaliser mon propre court métrage mais seulement des exercices. Du coup, avant le début de ma troisième année, j’ai décidé de me lancer ne serait-ce que pour me prouver à moi-même que j’en suis capable. Alors, petit à petit, j’ai trouvé mon équipe. En fait, je n’ai pas eu à chercher, c’est plutôt eux qui sont venu vers moi, non pas parce que j’avais des compétences mais simplement parce que l’on s’entendait bien. C’est ce que je retiendrai de plus important dans ce métier et je pense que cela doit être pareil ailleurs. Avoir une équipe soudée, où chacun a confiance en l’autre et qu’aucune rivalité ne se crée. On est tous là pour la même chose et on travaille tous dans le même sens. C’est à partir de là qu’on peut sentir si son projet va pouvoir être mené jusqu’au bout. Après avoir trouvé mon équipe, il a fallu trouver les acteurs, je me suis tourné vers le conservatoire et les théâtres. J’y ai découvert des gens aux personnalités incroyables qui recherchent comme nous à faire partager notre passion du cinéma.

5- Qu’est-ce que ton expérience de jury à « Un Festival c’est trop court » t’as appris ?

En tant que jury étudiant  à « un Festival c’est trop court » j’ai pu regarder une trentaine de court-métrage et autant de concept et d’idées innovantes. C’est une inspiration sans limite et surtout un choix difficile parmi les œuvres. Certains avaient des défauts techniques par manque de moyen. Mais cela fait le charme du court métrage. On l’autorise à ne pas être parfait techniquement parlant. Par contre, l’histoire ou l’idée se doit d’être de qualité et novatrice. De nos jours, on peut voir avec la démocratisation du matériel cinématographique, grâce au numérique, que, beaucoup de personnes se lancent dans le court métrage pour ainsi se faire connaître en faisant le buzz sur diverses plateformes internet. Il restera toujours une différence entre ceux qui font du court métrage et ceux qui ne font que des images.

 6 – Vous avez élu comme prix étudiant « Où je mets ma pudeur » de Sébastien Bailly. Qu’est-ce qui l’a démarqué des autres ?

Le choix a été difficile mais on a choisi ce film parce qu’il est celui qui porte un message simple et efficace, mis en scène d’une façon brute et épurée. Il est allé au plus évident, en ne passant pas par quatre chemins, c’est tout ce que l’on demandait d’un court métrage. D’autres l’ont fait aussi mais personne n’était d’accord. Ce film nous a en quelque sorte réconcilié.

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