C’était samedi 15 février, le week-end de la Saint-Valentin. Quoi de mieux pour Julien Doré que de chanter l’amour : celui perdu de ses chansons et celui pour son public. Le Théâtre Lino Ventura était complet quinze jours après la mise en ligne des places, un record pour la salle de concert niçoise. L’artiste à la crinière blonde a été impérial malgré un jetlag post- Victoires de la Musique. Retour sur la bête en scène.
Il y a encore quelques mois, quand vous me parliez de Julien Doré, je vous disais « Ah, le type de la Nouvelle Star, toujours là à faire sa musique burlesque ?« . Et Løve est sorti.
Une claque: un album cohérent, profond et pourtant si Julien Doré. Qui aurait cru qu’un lion danois puisse inspirer autant d’amour? La crinière blonde du jeune homme fait écho au félin royal sur la pochette du disque Løve, dont le titre veut dire lion en danois.
Du coup, je me suis plongé dans son œuvre – musicale et filmographique – pour dompter la créature native d’Alès. Disques, long et moyen métrages, B.O. de films… A mesure que je m’aventurais dans ses créations, j’ai succombé au pouvoir des mots entre les lignes. Et j’ai compris pourquoi j’avais eu un tel refus de l’homme auparavant.L’image qu’il projetait : burlesque et parfois, terriblement prétentieuse. Cette représentation que j’avais, c’était celle que je lui avais collé depuis la nouvelle star et la promo d’Ersatz, son premier disque.
En fait, cet enfant du Sud s’était créé un personnage odieux pour masquer sa timidité. Il fallut du temps et de nombreuses interviews pour que lion accepte de se laisser approcher au plus près de ses fêlures. Un homme à fleur de peau, passionné d’art et de littérature, et dont les déconvenues amoureuses cohabitent avec des rythmes dansants sur le disque Løve.
Le lion sur la scène
Dans cette tournée de promotion du disque Løve, disque de platine depuis quelques semaines, le son est dansant, à l’image du disque. On est loin de la performance intimiste piano-voix du concert privé donné sur Arte en décembre 2013. Non, à Nice, Julien Doré est déchainé, traverse la foule de part en part, prenant en avantage la proximité avec le public et la forme en amphithéâtre du théâtre Lino Ventura. Le chanteur trentenaire n’hésite pas à dire à son public combien il l’aime et à plaisanter. Ce soir-là, c’était sur Stromae et les Victoires de la Musique tenues la veille: « Papa, papa où-t’es? … disait le prophète« …
La salle est conquise. La setlist fait la part belle aux titres du dernier opus Løve, sans oublier quelques incursions dans les singles plus anciens. Ouverture du concert sur Viborg, puis s’enchainent les perles. Paris – Seychelles, On attendra l’hiver, mon Apache, Hôtel Thérèse, Platini, London nous aime ou encore la sublime et aérienne Corbeau Blanc! Puis les indémodables Palavas les flots, Kiss me forever ou encore Winnipeg où le trentenaire répond à ses fans qui lui chante « i want to go to Winnipeg with you« , « with you too« . Julien ne résiste pas à cabotiner un peu : tel un « daft punk boule disco », il offre une reprise de Femme Like U de Kmaro. Surprenant.
L’assistance chante à l’unisson sur la majorité des titres joués. Le plaisir semble partagé à égalité de part et d’autre de la scène. Plongeon, saut retourné, pluie de paillettes, passages au ukulélé… Julien ne s’épargne rien et montre sa joie d’être présent pour la cinquième fois de sa carrière à Nice.
Les musiciens sont excellents, rien à redire. Décidément, l’année 2014 démarre très fort sur scène: une des meilleures performances que j’ai pu voir ces derniers mois.
MaiCa GL
/ 18 février 2014Article émouvant… J’étais au concert samedi. C’est mon 2ème de la Tournée Love et pas le dernier. A chaque foi c’est un renouveau… Merci. Vous décrivez Julien Doré si bien…
lily30230
/ 23 février 2014Entierement d’accord avec votre analyse sur la carriere de julien doré. Mais quel dommage de devoiler aussi precisement la programmation de son concert. J’y suis allé à nîmes. Donc pour moi pas de soucis. Mais tous ceux qui attendent impatiemment de le voir . N’auront plus l’effet decouverte. Tout comme quand on devoile la fin d’un bon film …..
Jean-Sébastien Gino-Antomarchi
/ 23 février 2014Bonjour Lily, je fais confiance à Julien pour nous réserver toujours de plus belles surprises. Je dévoile par métaphore ou dans le désordre. Je comprends votre commentaire, l’idée de « spoiler », mais que se rassure ceux qui n’ont pas vu le concert, Julien varie ses setlists un peu et Nice a une salle peu commune, avec sa forme en amphithéâtre abrupte. Après, beaucoup de choses sont visibles sur des concerts trouvables sur Youtube. Quoi qu’il en soit, il faut voir et revoir Julien Doré et tout le groupe, on ne s’en lasse pas!