« Cheval de guerre » ou le récit d’une histoire unique

Synopsis

Albert Narracott, un jeune Anglais, se prend d’affection pour son cheval, Joey, avec lequel il entretient une véritable complicité. En 1914, la situation de l’Angleterre prend une mauvaise tournure et le pays entre en guerre. Ce contexte et la fragilité économique du foyer familial faisant, la séparation de ces deux êtres devient inéluctable. Reste alors à faire en sorte qu’elle ne soit pas définitive et Albert, doté d’une volonté à toute épreuve, œuvrera en ce sens. L’un comme l’autre, le jeune homme et son cheval feront preuve d’un instinct hors pair mais la destinée est désormais maîtresse des suites de cette relation déchirée. Aux côtés de ce duo insolite, vont se succéder de multiples personnages apportant une touche d’émotion supplémentaire à une histoire, pour le moins, particulière.

À histoire incroyable, film exceptionnel ? Vérifions cela sans plus attendre…

Présente à l’avant-première de Cheval de guerre, une lecture préalable du synopsis et du trailer m’en a donné un petit aperçu. Un aperçu qui n’en demeure pas moins vague et mérite un meilleur approfondissement.

En effet, il faut bien le dire, l’histoire mise en scène est tout sauf banale. Raison qui m’amène à penser que ce film peut receler de belles surprises et contredire une bande-annonce, au demeurant, assez légère. En attendant, l’heure est à la projection, en témoigne la soudaine pénombre régnant dans la salle.

Cheval de guerre, réalisé par Steven Spielberg en adaptation de l’ouvrage éponyme de Michael Morpurgo, retrace le parcours exceptionnel de Joey, un cheval hors norme engagé sur les fronts de bataille au cours de la Première Guerre mondiale. Vendu à l’armée anglaise et arraché à Albert, son propriétaire, Joey est promis à des jours sombres et aventuriers dont l’issue peut se révéler fatale.

Dès lors, Albert n’a plus qu’une idée en tête : retrouver Joey et le ramener auprès de lui et des siens. Trop jeune pour être enrôlé parmi les soldats, son inquiétude n’a de cesse de croître au fil du temps, a fortiori lorsqu’il apprend la disparition du nouveau propriétaire de Joey, le capitaine Nicholls.

Pendant ce temps, le cheval galope sur des chemins hostiles et dangereux et se fait ainsi le témoin des horreurs de la guerre. Sa traversée européenne le conduit à multiplier les rencontres. Des mains anglaises, il se retrouve entre celles de cavaliers allemands puis, d’une jeune fille qui lui témoigne attachement et tendresse, avant de se retrouver, une fois de plus, au sein de l’armée allemande.

Quatre années ont chiffré au compteur lorsqu’Albert… Non, non… ! Oubliais-je, je suis censée livrer mon point de vue sur ce film, pas vous en dévoiler les moindres détails ce qui, vous en conviendrez, ôterai toute motivation au futur spectateur potentiel qui sommeille en vous.

Hum… Je reprends donc.

Ce film a plusieurs points forts. Tout d’abord, la production est impeccable. Aucune image, aucun son ne sont de trop. Les scènes de guerre observent une certaine retenue : pas l’ombre d’une effusion de sang en vue. Pourtant, il reste permis d’y mesurer toute la barbarie de ce triste événement que recouvre le terme de « guerre ». De même, les dialogues et la musique sont bien adaptés sans qu’il ne soit toutefois besoin de trop en faire. Le secret de cette réussite se trouve dans la mesure. Spielberg se permet même quelques touches d’humour et de légèreté au début du film, en particulier lorsque l’oie hystérique entre en scène.

Un premier élément positif qui mérite donc d’être salué.

Quant au casting, je n’ai reconnu qu’une tête, celle de David Thewlis, alias Remus Lupin qui fut, dans un autre film, le professeur d’un certain monsieur Potter. Mais restons-en là pour la référence. L’absence d’«acteurs hollywoodiens » n’estompe en rien le caractère judicieux et réussi du choix des comédiens. Il n’y a rien à redire sur les jeux d’acteurs, tous parvenus au stade de la performance. Niels Arestrup et Céline Buckens, respectivement français et belge, donnent avec brio la réplique aux acteurs britanniques.

De ce point de vue, ce film est une véritable révélation.

Mais, si vous le voulez bien, abordons maintenant les points qui fâchent.

L’histoire en elle-même a de quoi heurter la sensibilité du plus grand nombre et pourtant… Plusieurs scènes, qui recelaient un fort caractère émotionnel, auraient gagné à être davantage travaillées. Le réalisateur ne s’est pas attardé à développer le côté guerrier, pas plus qu’il ne l’a fait pour la dimension émouvante. Et c’est bien dommage car, malgré une belle mise en scène, le fond donne une impression de négligé et le film ne marque pas ou, du moins, ne produit pas l’effet escompté et qui aurait dû être le corollaire logique d’une histoire hors du commun.

De plus, la complicité entre Albert et Joey pâtit de la même remarque. À peine perceptible, elle aurait pu faire toute la différence et méritait une attention toute particulière. La mesure, qui fut un succès sur un autre plan, est ici une faiblesse. À défaut, il faudra donc se contenter de quelques touches d’émotion ici et là, ne parvenant pas à donner sa force au film.

Cela tenant du subjectif, libre à vous de tout démolir afin de reconstruire votre propre opinion. Pour ce faire, les salles obscures vous donnent rendez-vous à compter du 22 février 2012…

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