Hunger Games 2 : la société du spectacle.

Hunger Games décevait en voulant créer un placebo du très réussi grand frère japonais Battle Royale, le second épisode, Hunger Games – L’embrasement, tient les promesses du cliffhanger du premier. C’est que l’on aurait tort de considérer la franchise uniquement par son seul aspect blockbuster pour adolescent. Au contraire, il cultive un vrai sens du discours social/politique qui commence à véritablement prendre sa place dans l’intrigue.

Il y a 75 ans, le treizième district de la nation de Panem – construite sur les ruines pots-apocalyptiques de l’Amérique du Nord – se rebellait contre l’exploitation outrancière exercée par le Capitole, capitale bourgeoise et huppée. En réponse, il fut rayé de la carte. Et depuis, chaque année, les douze districts survivants sont soumis à un jeu cruel : les Hunger Games. Chaque district doit deux tribus (jeunes gens ndlr) à la nation qui sont envoyés dans une arène où ils se battent à mort. La première fois que l’on voit Hunger Games, la présentation des jeux semble très kitsch. Il s’agit en fait d’un concept génial dont on se demande s’il n’est pas inspiré de Starmania, la comédie musicale. Le présentateur surfait et ignominieux rappelle par bien des aspects Zéro Janvier, le dictateur. La présentation des jeux, diffusée à la télé dans tout Panem offre du pain et des jeux à la façon moderne de la télé-réalité actuelle. Les Hunger Games, au fond, ne sont qu’une dégénérescence d’une culture poubelle qui porte en elle les prémices de telles déviances. Le film nous mets insidieusement face à nos désirs de voyeurisme et à leurs exploitations télévisuelles. La foule des riches habitants du Capitole semble loin de tout sentiment réel et donne plutôt l’impression de réagir de manière téléguidé à des ersatz affectifs. Elle agit comme un seule entité qui dévore le peu d’humanité que le jeu peut laisser à ses participants.

hunter games

Après avoir gagné l’année précédente, les deux héros Katniss Everdeen (Jennifer Lawrence) et Peeta Mellark (Josh Hutcherson) entament un tour du pays pour saluer les ouvriers, fermiers et autres corps de métier qui peuplent les districts organisés en catégorie professionnelle. Ils décident de prendre à revers l’organisation millimétrée voulue par le président Snow (Donald Sutherland) et de répondre au signe de ralliement des insurgés qui commence à apparaître parmi ces populations opprimées. Chaque rassemblement étant organisé avec la minutie d’un défilé militaire nord-coréen, la répression est immédiate. Snow réplique en mettant en route les 3ème jeux de l’expiation, où participent, tout les vingt-cinq ans, les survivants des précédents jeux. La situation va échapper au gouvernement, car à l’exception de quelques individualistes forcenés, les candidats vont cette année faire peu ou prou cause commune.

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S’il n’est pas encore là, ce sont bien les prémices de l’embrasement de cette société rétrograde basée sur nos travers actuels les plus inquiétants. On attend avec impatience le troisième long-métrage qui pourrait être le plus intéressant au regard de l’accroche finale. La révolte est en marche !

Date de sortie 27 novembre 2013 (2h26min)
Réalisé par Francis Lawrence
Avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth , etc.
Genre Action , Drame , Science fiction
Nationalité Américain
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1 commentaire

  1. Lorde offre à Hunger Games une B.O. de roi | De la Culture

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